Magnétisme, médiumnité: une même énergie pour une même déontologie par Pierre Yonas

Du plus loin que je me rappelle, j’ai toujours vu ou entendu des choses que les autres ne voyaient et n’entendaient pas: des êtres lumineux, des personnes décédées, des couleurs ou des taches au dessus des personnes.

Après nombres d’années passées à me demander si j’étais fou, j’ai fini par accepter ma nature, ce que j’étais pour en faire mon métier: magnétiseur et médium.

A mon sens, c’est une seule et même énergie qui fait de moi ce que je suis. Je crois que tout médium est magnétiseur-guérisseur et tout magnétiseur-guérisseur est médium. La seule chose qui fait que certains ne mettent en pratique qu’une partie de leurs capacités, c’est la conscience de cette similarité ou non, ou la volonté ou non de l’enclencher en soi et de s’en servir.

Pour ma part, je dirais que je n’ai pas eu le choix. Enfant déjà, je sentais mes mains me chauffer lorsqu’une personne avait un problème, je voyais des taches sombres à l’endroit de la douleur. Je voyais ou entendais des « personnes » me donner des indications ou des messages pour aider les autres.

Lorsque j’ai enfin accepté ce que j’étais pleinement à l’âge de 23 ans, que j’ai commencé à exercer mon activité et de m’y consacrer totalement, je n’ai donc naturellement fait aucune séparation entre le médium et le guérisseur. C’est ce que je fais toujours d’ailleurs.

Mais qu’est-ce qu’un médium? Quelle est la mission et le but d’un médium? Comment se passe un contact avec une personne défunte? Un contact médiumnique est-il différent d’une écriture automatique ou du spiritisme? Comment bien choisir le médium que l’on veut consulter? Quelle doit être la déontologie d’un médium?

Car comme pour le magnétisme, si certains médiums exercent en toute bonne foi, avec coeur et compassion, dans le respect des personnes qui viennent le consulter, on connaît là encore nombre de faux médiums, faux voyants qui usent des pires techniques du mentalisme pour abuser de la faiblesse de personnes désoeuvrées ou en souffrance à la suite d’un deuil.

Etre médium

Le mot médium nous donne la parfaite définition de ce que nous sommes. Ce dernier vient du latin  » medium » qui signifie « intermédiaire ».

Un médium n’est rien d’autre qu’un intermédiaire entre le monde des vivants et le monde spirituel. J’utilise spirituel à dessein, l’expression « monde des morts » ayant pris une connotation morbide ou occulte qui me déplait fortement.

L’occultisme est dangereux. Il joue avec des forces qui souvent ne sont pas connues ou mal et surtout mal maitrisées. Car s’il y a un monde lumineux, l’équilibre veut qu’il existe également un monde plus « sombre » où il vaut mieux éviter de mettre les pieds ou de s’engager.

Un médium est donc une personne qui a la capacité de pouvoir servir de messager avec nos chers disparus et nos guides, voilà tout. Il n’y a ni don, ni d’élu de quelque sorte, juste un lien entre deux rives qui ne s’est pas coupé à la naissance et qui s’est maintenu au cours des années de vie.

N’en déplaise à certains, ils n’ont en rien été choisis par quelque Dieu ou divinité, c’est une simple capacité qui devient un don dès lors que l’on s’en sert dans un but d’aide et de compassion pour les autres.

Car comme pour le magnétisme, sachez le, nous sommes tous médiums, nous avons tous cette capacité d’ouvrir le rideau et de laisser passer les informations venues de l’autre côté. Notre monde cartésien et matérialiste nous a fait perdre de vue la dimension spirituelle de notre humanité.

Les gens oublient d’écouter leur âme et leur instinct. S’ils le faisaient, il seraient surpris de voir combien nous ne sommes jamais seuls, mais bel et bien toujours accompagnés par ceux qui nous ont aimés lorsqu’ils étaient incarnés, père, mère, frère, soeur, enfant parfois, mais aussi aïeux, ou même êtres lumineux avec lesquels nous sommes liés dans notre nature désincarnée et qui nous protègent lorsque nous faisons le choix de nous incarner sur cette terre.

Mais ceci est un autre vaste débat que celui de l’incarnation…

Pour être médium, pour exercer, il faut avoir avant tout accepter cet état, avoir passé le cap des interrogations les plus élémentaires: suis-je fou? pourquoi moi? Suis-je normal?

Toutes ces questions peuvent mettre des années à être travaillées et surtout acceptées. Car il faut aussi subir le regard des autres, qui au mieux vous prennent pour un doux rêveur, au pire pour un dangereux illuminé ou un escroc.

Je suis moi même passé par toutes ces phases. Il m’a fallu des années pour reconnaitre que j’étais médium, pour l’assumer totalement au point d’en vivre.

Cette acceptation apporte une profonde sérénité personnelle, elle permet également de maitriser cette capacité médiumnique. L’accepter, la digérer, garder les pieds sur terre, faire le distinguo entre le ressenti et le mental sont autant de passages de vie et de nécessités qui permettent de ne pas être victime de sa médiumnité.

L’acceptation de ces capacités va au contraire aider à bien la maitriser, surtout à s’en servir quand on le décide et de ne plus de la subir anarchiquement, au gré des allers et venues de nos chers disparus.

Pour être un médium, il faut avant tout avoir la foi, la foi dans le monde spirituel, la foi en soi, la foi dans la personne qui vient vous voir. Un contact avec une personne défunte est une rencontre d’amour.

Pour être médium, il faut également être une personne particulièrement équilibrée, les pieds sur terre, bien ancrés au sol, même si on a la tête dans les étoiles.

Nous demeurons en effet des êtres humains avec une vie, des amis, une famille.

Combien j’ai vu de personnes disposant de capacités médiumniques verser dans un ésotérisme outrancier et se laisser entraîner dans toutes formes de dérives soit disant spirituelles dérivées de l’occultisme le plus obscur. Certains y ont même perdu l’esprit à vouloir avoir la tête perpétuellement dans les étoiles et à pratiquer tout et n’importe quoi pour se donner l’illusion de la spiritualité.

Soyons clair, la vraie spiritualité réside dans la foi en ceux que j’appelle « nos Amours », la simplicité et l’abandon de l’ego.

L’ego, s’il n’est pas travaillé et éliminé autant que faire ce peut, sera l’outil qui perdra le médium. Ce dernier pourra alors, sans s’en rendre compte, verser dans des pratiques où la quête de pouvoir le guidera vers un versant sombre dont il sera difficile de s’échapper. Le mal sait être persuasif et attirant…

Par ailleurs, exercer le métier de médium, c’est aussi se confronter à l’extrême souffrance humaine, celle du deuil et de la mort.

Recevoir une personne qui a perdu un proche pour l’aider à entrer en communication avec cet être cher, n’est pas chose aisée. Le fardeau est parfois bien lourd. Il faut à la fois être dans l’empathie et la compassion mais avoir suffisamment de distance pour rester en dehors de cette souffrance pour ne pas la faire sienne. Faute de quoi, le médium pourra y perdre son propre équilibre émotionnel.

C’est cette seule condition que le médium pourra recevoir et remplir sa mission.

Contact avec une personne défunte

Un contact avec une personne défunte est toujours un moment fort, pour le consultant bien sur mais aussi pour le médium.

Il faut le savoir et être très clair, un contact peut toujours ne pas s’établir.

Pour ma part, je ne sais que dans les quelques minutes qui précèdent le rendez-vous si la personne défunte est ou non présente pour le consultant.

Un contact défunt n’est pas une séance de spiritisme, encore moins de l’écriture automatique. Dans ces deux pratiques en effet, la personne s’adonnant à ces procédés, appelle à elle des entités. Je demeure d’ailleurs pour ma part très rétif à ces deux techniques, que je pense dangereuses tant il est possible d’appeler à soi des entités négatives. Ce n’est pas parce que l’entité se présente comme untel ou untel qu’elle l’est effectivement… On constate d’ailleurs souvent que les personnes ayant effectué du spiritisme ont pu par la suite rencontrer des problèmes. Mais tel n’est pas le débat aujourd’hui.

Dans le cadre d’un rendez-vous pour un contact avec une personne défunte, le médium n’est jamais décisionnaire de l’établissement du contact pas plus que ne l’est le consultant.

Je l’ai dit en introduction, un médium n’est qu’un intermédiaire. Il ne dispose d’aucun « pouvoir » de quelque sorte qui permette d’assurer que le défunt va venir. Les personnes qui viennent me consulter sont d’ailleurs toujours prévenues lors de la prise de rendez-vous par mon secrétariat de cette possibilité.

Simplement, lorsque la personne prend son rendez-vous, elle envoie à l’univers son souhait d’entrer en communication avec un être cher qui n’est plus la.

C’est l’une des raisons pour lesquelles, je refuse de prendre en rendez-vous des personnes qui n’auraient pas pris elles-mêmes leur rendez-vous.

Le désir de communication avec une personne défunte relève d’une démarche intimiste et personnelle. C’est en partie ce souhait, ce désir qui peut permettre l’établissement du contact. C’est une forme de prière envoyée au monde spirituel qui peut répondre favorablement à ce désir de retrouvailles.

Si un contact ne s’établit pas, il peut y avoir plusieurs raisons.

On dit souvent qu’il faut un délai de quelques mois après le décès pour qu’il puisse y avoir un contact.

Cela est à la fois vrai et faux.

Parfois, une personne défunte dispose d’une énergie insuffisante pour traverser le voile et matérialiser un contact. Cela peut dépendre de la date récente de son décès ou non. A l’inverse, bien que parti depuis peu de temps, un défunt sera suffisamment lumineux pour venir très rapidement. Il n’y a pas de règle.

Le cas du suicide est plus particulier, tout dépend si l’âme du défunt s’est pardonnée son geste ou pas. S’il ne l’a pas fait, il sera très difficile d’entrer en contact, car le défunt, dans ce cas, reste enfermé dans le monde dans lequel il s’est lui même mis en s’ôtant la vie. S’il s’est pardonné, alors il peut entrer dans le monde lumineux et le contact pourra s’envisager.

En revanche, certains cas empêchent tout contact.

La première est que le défunt n’est plus dans le monde spirituel, mais s’est déjà réincarné. Dans ce cas de figure, le contact est bien évidemment impossible. Parfois, certains proches disparus viennent m’en informer. Mais il est parfois difficile pour le consultant d’entendre que la personne qu’il a aimée est devenu quelqu’un d’autre qu’il ne connaitra peut-être jamais. Quand je sens que la personne n’est pas prête à entendre cela, je me contente d’expliquer que le contact ne peut pas s’établir, sans entrer dans le détail.

Il peut aussi arriver qu’entre le médium et le défunt il y ait incompatibilité vibratoire. Dans ce cas, le médium doit en informer le consultant qui lui conseillera de consulter un autre médium.

Enfin, il est des cas où le consultant croit pouvoir supporter émotionnellement l’établissement d’une communication avec un proche disparu. Mais dans la réalité, il n’en est rien. Si le contact risque de trop perturber la personne qui vient consulter le médium, il appartient à ce dernier de ne pas continuer la séance et de stopper la consultation pour le bien du consultant.

Un contact avec une personne défunt est un moment unique. Chaque consultation est différente, mais tout autant chargée d’émotions, joie, pleurs, échanges et parfois cadeaux d’amour extraordinaires…

Je suis heureux lorsque je vois des personnes repartir apaisées, rassurées de savoir leur proche à la fois si présents mais aussi dans la lumière et l’Amour. Souvent, c’est une étape qui permet aux personnes d’entrer dans une nouvelle étape du deuil, de reprendre leur chemin de vie, malgré l’absence physique de l’être aimé, mais dans la présence de son Amour. L’amour survit à la mort.

Déontologie du médium
Lorsque vous souhaitez consulter un médium pour entrer en communication avec un proche décédé, il y a quelques règles de base qui doivent vous permettre de faire la différence entre un véritable médium et un faux.

Tout d’abord, que le médium prenne lui-même ses rendez-vous ou qu’il passe par un secrétariat, la règle de base est qu’on vous pose le moins de questions possibles sur le défunt.

Aucun prénom, aucun lien de parenté, ni date de naissance, sexe ou âge du défunt ne doivent vous être demandés. Ne répondez à aucune question qui pourrait vous sembler déceler une volonté de prendre des renseignements en amont de tout rendez-vous.

Pour une prise de rendez vous pour un contact, les seules informations qui doivent vous être demandées sont vos disponibilités en termes d’agenda et vos cordonnées, point.

Un véritable médium n’a besoin d’aucune information préalable à l’établissement du contact. Certains médiums pourront cependant vous demander d’apporter une photo du défunt ou un objet si vous en avez. Si vous n‘en disposez pas, le médium ne doit normalement pas s’en inquiéter, il devrait pouvoir parvenir à entrer en contact avec la personne défunte sans cela.

Pendant la séance, soyez bref en introduction, ne vous étendez pas sur les détails, ni sur le défunt, le médium sera à même de vous donner des informations qui vous permettront de vérifier qu’il est bien dans la vérité et que c’est bien votre proche qui est présent. Ne répondez qu’aux questions du médium qui sont relatives à ses ressentis.

Dans la phase difficile d’un deuil, le danger qui guette le consultant est celui de l’addiction. Personnellement, après un rendez-vous pour un contact défunt, je dis aux personnes que je ne souhaite pas les revoir, sauf exception, mais pas avant une année.

Je suis opposé à la dérive additive dont sont victimes certaines personnes. Malheureux, perdus, certains se mettent à consulter frénétiquement tous les médiums possibles, vont aux conférences de médiumnité publique pour parler avec leurs défunts de manière régulière, sans discontinuer.

Cela est néfaste tout autant pour le consultant que pour la personne décédée. Négatif pour le consultant, qui sous couvert de deuil, entretient au contraire son chagrin et s’empêche de vivre, attendant toujours plus de sa prochaine séance de médiumnité. Négatif pour le défunt, qui appelé trop souvent, peut rester à proximité de son ancienne vie et de ses proches et ainsi stopper son évolution de l’autre côté.

Une séance de contact avec une personne défunte doit, à mon sens, rester un évènement précieux et rare. Cela doit aider la personne venue consulter à accepter le départ de la personne disparue et lui permettre de continuer sa vie, d’avancer et ce, malgré la mort.

Nos chers disparus, nos amours trouvent toujours le moyen de nous dire qu’ils sont près de nous et qu’ils nous aiment: dans vos rêves, par des signes comme des clins d’oeil, par des ressentis de leur présence, par des odeurs de parfum ou de souvenirs olfactifs communs. A chacun de le percevoir, avec son amour…

PY